De mauvaises dents honteuses pour des centaines de dentistes riches corrompus

Avoir une gorgée de dents médiocres façonnées par une enfance dans la pauvreté? N'allez pas frapper à la porte d'un dentiste riche.

Je suis un os d'os d'entre eux qui vivent dans des maisons mobiles. Nous avons grandi à côté de Tiffany 'Pennsatucky' Doggett, l'ancien toxicomane hostile du drame télévisé de la prison, Orange Is the New Black. Vous la connaissez par ses pauvres dents.

Pennsatucky - un faux billet d'une femme menaçant, battant et faisant du prosélytisme auprès de ses codétenus - a volé la vedette pendant la première saison de la série des prisons de Netflix. Mais parmi un ensemble de personnages aussi fascinants que dangereux, c’est ses pauvres dents grises et déchiquetées qui ont choqué les téléspectateurs dans une fixation repoussée. Elle était le méchant parmi les méchants, un monstre que les fans aimaient détester; «Pennsatucky Dents» est devenu péjoratif dans les médias sociaux.

Le premier aperçu de dents pauvres en Amérique

Les dents prothétiques et noueuses de l'actrice Taryn Manning ont surpris les téléspectateurs car, dans l'ensemble, les personnages pauvres de la télévision et du film sont interprétés par des acteurs dont les sourires blanchis, redressés et recouverts de vernis ne sont pas dissimulés. Il est difficile de penser à des personnages autres que Pennsatucky à qui des dents abominables transmettent plutôt que ridiculiser la physionomie des pauvres. Le premier qui me vienne à l’esprit est le tueur en série abandonné dans un film qui s’appelle Monster (2003); À l'instar de Manning, la transformation de Charlize Theron, récompensée par un Oscar, a créé un étonnement avec de fausses dents.

Dans ma vie, Pennsatucky et ses pauvres dents sont parfaitement familières. Elle est la tante maudite qui s'est évanouie dans la piscine de notre ferme alors qu'elle me gardait, et a volé plus tard l'alliance de ma mère pour acheter les médicaments qui lui creusaient des sillons dans les joues. Elle est le beau-parent dont le cerveau, les organes et les dents se sont corrodés au fil des ans et vit maintenant dans un parc de maisons mobiles avec mon père, un ouvrier du bâtiment.

Mais les dents de Pennsatucky ne sont pas que des «dents de méthamphétamine». Ce sont les dents des gens pauvres, de la jeune grand-mère qui a contribué à m'élever et qui a travaillé pendant des décennies, allant du restaurant à la chaîne de production, en passant par un poste de préposé à la probation pour le système judiciaire du comté de Wichita, au Kansas. Elle était juste 35 quand je suis née, alors je la connaissais comme une chose radieuse; au palais de justice du centre-ville, où je traînais avec moi - les baby-sitters coûtent cher - les avocats ont flirté près de ses yeux verts, de ses longs membres et de son blond brillant et naturel. Puis la nuit, dans sa maison de ferme ou dans la minuscule maison de briques que nous avions aménagée dans un quartier rude de Wichita, je la regardais prendre ses dents, les frotter avec un pinceau rugueux et les faire tomber dans une tasse d’eau avec une tablette gazeuse.

La prévention ne suffit pas pour sauver les dents

«Brossez-vous les dents et ne mangez pas trop de bonbons», me disait-elle. «Tu ne veux pas finir comme grand-mère. Elle écarquillait les yeux et faisait sortir ses prothèses dentaires de manière à ce qu'elles dépassent de ses lèvres, me faisant rire. Au début des années 1970, un riche dentiste avait arraché chacune de ses dents, trop éloignées ou trop chères à sauver, de son crâne d'une vingtaine d'années. Elle a maintenant 20 ans et porte de fausses dents depuis plus de 69 ans.

«J'ai eu de mauvaises dents toute ma vie. Elles étaient droites et avaient l'air d'aller bien, mais j'ai toujours eu mal aux dents », me dit-elle quand je lui ai demandé comment elle s'était retrouvée avec des prothèses. L'histoire a fluctué pendant que je grandissais - elle était dans un accident de voiture, ses dents naturelles se sont cassées, etc. «J'étais excité de les avoir, sachant que je n'aurais plus jamais mal aux dents. Maintenant, je pense que c'était assez stupide, mais à l'époque, c'était vraiment douloureux et je pensais que je faisais ce qu'il fallait.

De pauvres dents, c'est la guerre sociale

Aux États-Unis, plus de 126 millions de personnes - près de la moitié de la population - n'avaient aucune couverture dentaire en 2012, selon le Association nationale américaine des régimes dentaires. En 2007, le New York State Dental Journal a rapporté que si seulement un dixième des frais médicaux généraux étaient payés de leur poche, près de la moitié de tous les frais dentaires ont été réglés directement par les patients. Cela reflète les dépenses des personnes non assurées mais aussi celles qui partagent les coûts avec les fournisseurs de couverture ; la plupart des régimes couvrent les nettoyages de routine, mais laissent les patients payer 20 à 50 % des obturations, couronnes et autres visites coûteuses. Pour ceux qui n'ont pas les moyens de payer cette différence, le traitement est retardé et les mauvaises dents continuent de se dégrader.

Mais les dépenses ne sont pas le seul obstacle aux soins dentaires. Ceux qui travaillent sur Medicaid constatent que peu de dentistes fortunés participent au programme en raison du faible taux de redistribution. Et plus de 45 millions de personnes aux États-Unis vivent dans des zones, souvent rurales ou pauvres, avec une pénurie importante de dentistes, selon le département américain de la santé et des services sociaux. L'assurance-maladie, en règle générale, n'inclut pas les soins dentaires.

L'année dernière, la Loi sur les soins abordables, ou «ObamaCare», a transformé de nombreuses vies pour le mieux, y compris la mienne. Mais son omission de couverture dentaire, résultat de compromis politiques, constitue un compartimentage dangereux et absurde des soins de santé, comme si les dents étaient séparées et moins importantes que le reste du corps.

Ce n'est pas le sucre qui a guidé notre destin dentaire. Et ce n'était pas de la méthamphétamine. C'était le manque d'assurance, le manque de connaissances, le manque de bonne nutrition.

Les soins dentaires ne sont pas disponibles pour beaucoup

Il y a une dizaine d'années, à l'âge de 50 ans, mon père a failli mourir lorsqu'une infection causée par un abcès dentaire a empoisonné son sang et a failli arrêter son cœur. Il n'a jamais eu d'assurance dentaire et n'a vu un dentiste riche qu'une poignée de fois lorsqu'une maladie est devenue insupportable. En 2009, selon l'Agence américaine pour la recherche et la qualité des soins de santé, les problèmes dentaires ont causé environ 936,000 13,000 visites aux urgences et près de XNUMX XNUMX séjours à l'hôpital. Bon nombre de ces patients avaient de faibles revenus et une couverture dentaire qui limitait les soins aux urgences ou n'a pas été accepté par les dentistes accessibles.

«Je remarque les dents des gens parce que les miens sont tellement mauvais», m'a raconté mon père pendant une pause d'un travail parallèle dans la rénovation d'une maison de fraternité. Il a longtemps été le bel objet d'écrasement, mais ses dents sont devenues de plus en plus obliques avec le temps, une de ses dents est maintenant déchiquetée et longue comme un lapin, faute d'une carotte pour le classer. «La nutrition affecte les dents, non?

Je souligne que Gatorade, qu'il préfère quand il mange une boisson en bouteille, est plein de sucre. Mais ce n’est pas le sucre, absorbé quotidiennement par les classes moyenne et supérieure, qui a guidé son destin dentaire et celui de ma grand-mère. Et ce n'était pas de la méthamphétamine. C’était le manque d’assurance, le manque de connaissances, le manque de bonne nutrition - les pauvres dans lesquels une grande partie du pays était née.

Les pauvres subissent des critiques injustifiées

La détresse de ma famille à propos de nos dents - ce que la nourriture pourrait faire mal ou les sauver, que ce soit une erreur de tirer - révèle l'enfer psychologique d'avoir de mauvaises dents dans un pays riche et capitaliste: les personnes défavorisées sont encore exclues du système de traitement dentaire tenu perversement responsable de leur état dentaire. C'est un truc familier chez les États-Unis qui sont heureux de la privatisation - comme, par exemple, sous-financer l'éducation publique puis critiquer l'institution pour ses difficultés. Souvent, l'état des dents est attribué uniquement aux habitudes et aux choix de leurs propriétaires, et c'est une honte indue pour les pauvres.

'Ne vous laissez pas berner par les dents mutilées qu'elle arbore devant la caméra!' dit l'animateur de ABC News présentant la femme qui joue Pennsatucky. "Taryn Manning est une actrice belle et talentueuse." Cette suggestion selon laquelle les dents et le talent médiocres, en particulier, s’excluent mutuellement, trahit notre fanatisme général et non examiné à l’égard de ceux qui sont connus depuis longtemps, en termes clairs, de «poubelle blanche». Il est devenu moins acceptable au cours des dernières décennies de faire des déclarations racistes ou sexistes, mais le classisme flagrant reste généralement incontrôlé. Voir le très populaire blog People of Walmart qui, par le biais de photographies soumises, ridiculise férocement les personnes qui ressemblent à la pauvreté américaine actuelle: les ceintures élastiquées et les estomacs saillants de l’obésité diabétique, les fauteuils roulants et les réservoirs d’oxygène de la goutte et de l’emphysème.

La guerre de classe ne connaît pas de frontières

La suprématie de la classe supérieure n'est pas nouvelle. Il y a cent ans, le US Eugenics Records Office ciblait non seulement les minorités raciales, mais «cherchait à démontrer scientifiquement qu'un grand nombre de Blancs pauvres vivant en milieu rural étaient génétiquement défectueux», comme l'explique le sociologue Matt Wray dans son livre Not Quite White: White Trash and the Limites de blancheur (2006). L'historien et militant des droits civiques WEB du Bois, un Afro-américain, a écrit dans son autobiographie Dusk of Dawn (1940) que, ayant grandi dans le Massachusetts dans les 1870, «l'angle racial était plus clairement défini contre les Irlandais que contre moi. C'était une question de revenu et d'ascendance plus que de couleur. ' Martin Luther King, Jr. avait fait des observations similaires et organisait une marche des pauvres sur Washington au moment de son assassinat à 1968.

Une telle marginalisation peut vous amener à diaboliser le système qui vous échappe ou à le rejeter comme quelque chose dont vous n'avez jamais eu besoin de toute façon. Quand j'étais enfant et que personne dans la famille n'avait d'assurance médicale ou dentaire, papa a souligné que ces industries étaient criminelles - une analyse radicale qui, qu'elle soit exacte ou non, suggérait que nous avions trop de principes pour soutenir le racket plutôt que trop pauvres pour se le permettre.

Un mauvais sourire mène à l'intimidation

Mes dents de lait étaient droites et blanches, et je n'étais pas obèse - une épidémie parmi les enfants pauvres qui n'avait pas encore pris racine dans les 1980 - mais j'avais beaucoup de «rachats»: une frange tordue, coupée à la maison avec des cisailles; un sac d'épicerie en papier transportant mes provisions le premier jour d'école, tandis que d'autres enfants portaient des sacs à dos en licorne. Un cas d'infection à la teigne presque constant (j'ai gardé un pot de pommade sur ma table de nuit toute l'année).

L'odeur de fumée de cigarette sur mes vêtements, tout comme les cigarettes étaient en train de perdre la faveur des classes moyennes et supérieures. Parfois, des vêtements mal ajustés, comme lorsque le professeur de deuxième année que je révérais, regardait la chemise de mon cousin aînée affaissée et me disait: "Dites à votre mère de vous envoyer à l'école avec des vêtements à votre taille."

En cinquième année, une fille a remarqué mes bottes génériques, à l'odeur de plastique et trop pointues - une version Kmart des chaussures à lacets en cuir noir qui étaient à la mode - et m'a harcelée pendant des semaines avant et après l'école, en me tapotant la terre et m'appelant Pippi Longstocking.

J'ai eu des moments de vêtements cool et de bonnes coupes de cheveux aussi, et j'étais un enfant confiant qui méritait des amis et des éloges. Mais je pense toujours au garçon qui me tendait chaque jour une tasse de dessert dans sa boîte à lunch, quand une confusion dans le programme de repas gratuits m'a laissé sans carte de repas pendant des mois.

Il a tiré de mon crâne la dent grise, parfaitement fissurée au milieu.

Au cours de ces années, il y avait une pulsation palpitante dans les gencives, une onde de choc dans la racine en mordant, un mal de tête qui m'agitait dans les salles de classe. Pendant qu'ils semblaient bien, mes dents de lait étaient en cavité. Peut-être était-ce la formule de soja dans mon biberon, ou les céréales sucrées sur lesquelles mon cerveau s'est tourné plus tard pour la production de dopamine dans un foyer difficile. Peut-être que c'était parce que notre approvisionnement en eau, que ce soit dans un puits rural ou dans le système municipal de Wichita, n'était pas fluoré. Mais les dents les plus riches font face aux mêmes défis. La principale raison pour laquelle j'avais mal à la bouche était le manque d'argent.

La perte de dents a un impact émotionnel

Une fois, vers le troisième degré, une molaire supérieure qui avait menacé au-delà de tout - le pire mal de dents que j'ai jamais eu - a finalement pourri si complètement qu'elle a craqué en deux alors que j'étais encore dans ma mâchoire. Maman m'a emmenée chez le riche dentiste, d'une manière ou d'une autre. La douleur était extrême, a-t-il expliqué, car le nerf pulpeux au centre de la dent était exposé. Il tiré de mon crâne la dent grise, fissuré parfaitement au milieu, et laissez-moi le ramener à la maison. Pendant des années, j'ai gardé les deux pièces dans une petite boîte à bijoux, les retirant parfois et les joignant comme les côtés imbriqués des colliers d'amitié en forme de cœur que je convoitais.

À cette époque, j'ai eu ma mâchoire radiographiée pour la première fois. Les résultats étaient sombres.

«Vous pourriez aussi bien commencer à économiser pour vos appareils dentaires maintenant», a déclaré ma mère au riche dentiste. Nous étions au début d'une période postérieure au divorce qui incluait beaucoup de déménagements et une multitude de régimes d'assurance dentaire à couverture partielle: basés sur l'employeur, qui seraient annulés avec les changements d'emploi habituels de maman, et des variations sur les régimes d'aide aux pauvres, financés par l'État. programmes pour enfants entre les deux. Chaque fois que la politique changeait, maman devait trouver un nouveau dentiste riche qui accepterait notre couverture. Nous passions ensuite une période d'attente avant de planifier un nettoyage ou un remplissage. Mes dossiers dentaires ont souvent été perdus dans ce remaniement, comme ce fut le cas pour mes dossiers de santé généraux dans les cabinets de médecins et les districts scolaires - je recevais une nouvelle série de injections chaque année à cause du manque de dossiers de vaccination dans les dossiers.

Il n'y aurait bien sûr pas d'économies pour les accolades.

Il a fallu des années pour savoir si la prédiction pessimiste du dentiste radiologue se réaliserait. Mes dents de lait ont tardé à tomber, leurs remplacements ont tardé à se développer. Mais à un moment donné, le verdict sans équivoque et surprenant: mes dents ont grandi en ligne droite.

Je ne veux pas seulement dire assez droit, je veux dire 99th percentile straight, je veux dire que les dentistes appellent les hygiénistes à jeter un coup d'oeil.

«Est-ce qu'elle n'a pas de jolies dents? ils disent, ma bouche sous des lampes chaudes. 'Es-tu sûr de ne pas l'avoir avoir des accolades? Mais vous les blanchissez, non?

Je secoue la tête non et dans le fauteuil de dentiste frémissez avec le bonheur de la gratitude. Que mon environnement et mes gènes aient en quelque sorte conspiré pour faire éclater un sourire éclatant et ordonné est une bénédiction que je ne peux pas expliquer. Mais je peux vous dire ce qui a préservé la bénédiction: moi.

Suivre toutes les règles

Lorsqu'un enseignant de la santé m'a dit de se brosser les dents deux fois par jour, je me suis brossé les dents deux fois par jour. Quand une publicité télévisée a incité les dentistes fortunés à recommander l'utilisation de la soie dentaire tous les jours, j'ai utilisé la soie dentaire quotidiennement. Un camarade de chambre à l'université a un jour fait remarquer la ferveur de mon régime dentaire. Après des nuits bien arrosées, alors que d’autres enfants m’évanouissaient, je me suis accrochée, j’ai trébuché dans la salle de bain et collé la pâte sur un pinceau. Quelle que soit la fatigue, la moindre ivresse, j'ai nettoyé chaque dent, enlevé une ficelle cirée et l'ai enfilée dans des espaces sacrés.

Privileged America juge sévèrement la bouche qui mâche des Doritos orangés, boit de la Mountain Dew jaune, respire avec un hochet de sciure de bois.

Le cycle des mauvaises dents continue

Un mauvais sourire, je le savais, engendrerait non seulement la honte mais plus de pauvreté: les personnes avec un mauvais sourire ont plus de difficulté à trouver un emploi et d'autres opportunités. Les personnes sans emploi sont pauvres. Les pauvres ne peuvent pas accéder à la dentisterie - et ainsi va le cycle.

Si le Pennsatucky sort jamais de la pauvreté, ce sera en partie grâce à un combat de prison dans la finale de la saison un, quand le protagoniste de classe supérieure assomme son méchant gril; Au début de la deuxième saison, ses gencives pourries presque sans dents, elle fait chanter le gardien dans une nouvelle série de dents. Lors de son incarcération, Pennsatucky a échangé de la méthamphétamine contre le fanatisme religieux «né de nouveau», mais ses nouvelles dents annoncent une renaissance plus substantielle. Si les yeux sont les fenêtres de l'âme, sa porte est la bouche - la barrière à travers laquelle passent la nourriture, la boisson, les mots, notre souffle même.

L'Amérique privilégiée, toujours en quête de pureté organique, juge durement les bouches qui mâchent des Doritos oranges, boivent du Mountain Dew jaune, respirent avec un hochet de sciure de bois, portent une chevelure brune, utilisent des mots sales et une mauvaise grammaire. Lorsque Pennsatucky sortira de prison, elle aura besoin de respect, de réhabilitation et d’emploi. À cette fin, pour toutes ses prières et ses témoignages, les portes nacrées du Pennsatucky pourraient être ses blancs nacrés, quoique prothétiques. Elle pleure de joie dans un fourgon de prison en route pour les obtenir, et se montre plus tard avec un sourire exagéré lors de la lessive.

« Vous agissez un peu comme un retardataire », lui dit un détenu envieux.

«Je ne suis pas attardée», dit-elle. "J'ai de nouvelles dents !" (Les pauvres dents sont parties pour toujours !)

Les effets émotionnels de mauvaises dents

Quand j'étais jeune adulte, j'ai appris que j'étais né sans dents de sagesse. Le dentiste m'a dit que j'étais «évolutif» puisque les êtres humains, qui ne déchiraient plus la chair brute des os de mastodonte, n'ont plus besoin de beaucoup de dents maintenant. Tant d’émissions de télévision, de mauvaises blagues et de costumes de colline dentelés dans les couloirs d’Halloween avaient suggéré que mon lieu d’origine me rendait «rétrograde», primitif et non civilisé, que le commentaire du dentiste me frappait profondément, comme en quatrième année. génie dans les notes d'évaluation d'un psychologue scolaire à ma mère et pleuré sur le trottoir.

Ayant chevauché une division de classe et ayant été à tort stéréotypée des deux côtés, tout au long de ma vie, j'ai trouvé la paix dans les lieux et les choses qui n'évaluent pas mon statut: nature, animaux, art, livres. «Je suis assis avec Shakespeare», écrivait du Bois dans Les Âmes du folklore noir (1903), «et il ne le croit pas». Le désavantage social et le danger engendrent ce qu'il appelle la «double conscience», la conscience toujours présente de plus d'un soi. Pour Du Bois, sa plus grande difficulté à la suite de l'esclavage était d'être éduquée et noire - une tension de socialisation toujours active, comme l'atteste le premier mémoire du président Barack Obama. Aujourd'hui, pour moi et pour des millions de personnes aux États-Unis qui vivent d'un côté d'un écart de revenu historique, la double conscience déterminante est d'être éduqué et pauvre.

Tu ne peux pas échapper à ta classe

Ce dernier, pour beaucoup de ceux qui ont subi des pertes après l’effondrement économique de 2008, est une nouvelle identité terrifiante, son horreur projetée sur la bouche dentelée du Pennsatucky et difficile à réconcilier avec les Américains qu’ils pensaient être. Mais dans mon «escalade» académique et professionnelle, j'ai appris tôt et souvent que l'on ne quitte pas une place, une classe ou une culture pour entrer dans une autre, mais détient plutôt le privilège et le fardeau de nombreux récits simultanément.

Des amis qui connaissent mes origines se moquent parfois de moi quand je suis ivre et que je confonds un verbe ou que je glisse dans un trait traînant, ou quand je suis complètement sobre, je révèle une tache aveugle flagrante dans le domaine de l’apprentissage du livre (si, par exemple, la question tout ce que l’on apprend en 6e année, la plupart desquels j’ai passé à jouer dans la boue rouge devant une école de deux pièces près de la frontière de l’Oklahoma). Ils sourient du plaisir que j’éprouve à marier des meubles solides dans les ventes-débarras ou, une fois, à exprimer ma joie devant un minuscule poêlon en fonte, une version miniature de la poêle que ma grand-mère avait l'habitude de combattre contre son beau-père ivre de sa mère. J'aime les blagues et je me sens apprécié quand ils reconnaissent les vrais clichés qui tissent mon histoire.

La mal-éducation ne connaît pas de classe

Mais voici la chose: les gens riches utilisent aussi des poêles en fonte et une mauvaise grammaire. Ce n'est pas leur récit et passe donc sans remarque. J'ai observé des collègues journalistes, ceux-là mêmes qui ont rendu les survivants des tornades dans les parcs à roulottes célèbres pour leur emprise sur le participe passé, en éditant des citations stupides de la part des commissaires pour convenir à la stature du locuteur.

Et pendant que je suivais les cours, je ne recevais pas les bibliothèques, les encyclopédies et l'abonnement New Yorkais de mon ancien beau-père, beaucoup de membres des classes moyennes et supérieures refusent ou n'ont pas la possibilité de saisir les opportunités.

Il peut être utile de reconnaître les forces culturelles qui nous façonnent ou de s’édifier pour les tropes de nos récits assignés, mais de véritables distinctions de caractère, d’intelligence, de talent et de compétence existent au niveau de l’individu et non de la classe - ou l'ethnicité, le genre, l'orientation sexuelle, la religion, etc. Affirmer le contraire, comme nous l'avons découvert à travers le temps et d'innombrables persécutions de notre part, est au mieux une insulte et au pire une excuse pour l'esclavage et le génocide.

Les partisans libéraux d'occupation de Wall Street sont souvent les mêmes qui pensent que les Sudistes sont consanguins et que les acheteurs de Walmart sont des scélérats négligents.

Votre position sociale vous suit

Dans la série de romans policiers à succès de Thomas Harris, le FBI consulte le tueur en série et psychiatre principal Hannibal Lecter dans sa recherche de 'The Tooth Fairy', un tueur de famille qui mord ses victimes avec des prothèses dentaires fabriquées dans un moule de sa grand-mère dents déformées, rasoir. Des années après cette chasse à l'homme, le FBI fait à nouveau appel à Lecter pour obtenir de l'aide. Cette fois, le sociopathe raffiné - ancien membre du conseil d’administration de l’orchestre philharmonique et bailleur de la chair de ses victimes - trouve plus intéressant d’analyser l’agent que le dernier cas en date.

«Vous savez à quoi vous ressemblez, avec votre bon sac et vos chaussures pas chères? il demande au jeune agent Clarice Starling - qui vient du même endroit que Pennsatucky mais dont l’intelligence, la santé, le courage et l’ambition, vraisemblablement, l’ont placé du côté droit des barreaux de la prison. «Tu ressembles à une rube. Une rube bien frottée et effilée avec un peu de goût. Une bonne nutrition vous a donné une certaine longueur d'os, mais vous n'êtes pas plus d'une génération de pauvres ordures blanches, n'est-ce pas, Agent Starling? Et cet accent que vous avez si désespérément tenté de faire disparaître: la Virginie de l'Ouest pure. Quel est ton père, ma chère? Est-il un mineur de charbon?

Regardez bien vous-même

Le monologue condescendant de Lecter dans une cellule décorée de croquis de la cathédrale du Duomo à Florence - un endroit dont Starling n'avait certainement pas entendu parler quand elle a quitté sa ferme de moutons pour l'Académie du FBI à Quantico - frappe mais ne la déçoit pas. Sa ligne la plus célèbre - la posture agressive au sujet des fèves et du bon vin italien - se produit lorsque Starling envoie une évaluation psychologique à travers le verre et lui dit de regarder son propre moi. Nous devrions faire la même chose aux États-Unis, où les partisans libéraux d'occuper Wall Street sont souvent les mêmes qui pensent que les sudistes sont consanguins et que les acheteurs de Walmart manquent cruellement de conscience sociale.

Il y a un siècle, du Bois écrivait : « Le problème du XXe siècle est le problème de la ligne de couleur. Le problème du XXIe siècle est celui de la ligne de classe. Pour que le rêve américain mette son argent là où il est, nous n'avons pas seulement besoin de lois garantissant, disons, soins dentaires universels, mais la conscience individuelle des jugements que nous portons sur les personnes dont le mauvais sourire - ou les vêtements, la taille, les chariots d'épicerie ou la boiterie - représentent nos pires cauchemars.